mardi 25 juin 2013

Odyssée 2013, le film

Le théâtre des Ateliers et ses partenaires ont le plaisir de vous présenter Odyssée 2013, le film.

Cette vidéo d'une vingtaine de minutes rend compte d'Odyssée 2013, lecture-performance de près de 14 heures effectuée par une chaîne de 115 lecteurs (amateurs, professionnels, lycéens, etc.) à Aix-en-Provence dans la nuit du 3 mai 2013.

Bon visionnage : Odyssée 2013, le film


mardi 18 juin 2013

Odyssée 2013 vue par Florence Bernard-Colombat

Florence Bernard-Colombat, lectrice d'Odyssée 2013, a réalisé plusieurs croquis "sur le vif" pendant l'événement. Nous avons le plaisir de les reproduire ci-dessous :







jeudi 13 juin 2013

Ecoutez l'intégrale d'Odyssée 2013 sur Radio Zinzine

La totalité des enregistrements de Radio Zinzine (les chants 3 à 24) sont disponibles à l'écoute via ce lien : Radio Zinzine

Dans " - Les émission - ", choisissez "Le Mag", puis cliquez sur "Écouter des extraits".
 Bonne écoute.

jeudi 6 juin 2013

Ecoutez Odyssée 2013 sur le site de Radio Zinzine

Vous pouvez dores et déjà écouter des extraits de la lecture-performance du 3 mai dernier sur le site de Radio Zinzine Radio Zinzine Aix .

Dans " - Les émission - ", choisissez "Le Mag", puis cliquez sur "Écouter des extraits". Nous vous tiendrons informé dès que la totalité de la lecture sera disponible.
Bonne écoute !

mercredi 5 juin 2013

Invitation - mardi 11 juin à 18h au Théâtre des Ateliers

Le Théâtre des Ateliers et ses partenaires ont le plaisir de vous inviter à une rencontre conviviale autour d'Odyssée 2013, le mardi 11 juin à 18h, au Théâtre des Ateliers.
 
 
Lecteurs, artistes, techniciens, partenaires... tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette grand lecture-performance pourront se retrouver autour d'un pot et revivre l'événement en prenant connaissance des documents vidéos, photographiques et sonores collectés le 3 mai dernier.
 
Nous espérons avoir le plaisir de vous y retrouver !

mardi 30 avril 2013

Dernières recommandations aux lecteurs par Alain Simon

 Alain Simon redonne les clefs pour effectuer la lecture :

 

Le passage de relais

Celui qui lit doit rester tonique jusqu'au bout, ne pas laisser croire qu'il va s'arrêter, ne surtout pas terminer en baissant la voix. Celui qui prend le relais doit être déjà à côté de lui pour les quatre ou cinq derniers vers, dans une attitude d'écoute de ce qui est dit,  et rentrer tout de suite dans la lecture, en vitalité, sans s'ajuster. Celui qui part peut rester quelques secondes à écouter avant de repartir, toujours dans l'écoute...

Les noms difficiles

Ralentir sur les noms difficiles, bien les prononcer pour être crédible, profiter de toutes les aspérités : " le tronc droit", "les affreux fauves",  comme pour les noms propres, les mettre en valeur par bref silence. Dans une énumération de noms, les individualiser.

Le rythme

Faire varier le rythme de la phrase, ne pas instaurer un système respiratoire et rester coincé dans des intervalles semblables, le sens implique quelquefois des phrases longues qui obligent même à aller au bout de son souffle.  Il faut trouver la rythmique de ce que l'on dit en imaginant ce qui est écrit. L'oral doit restituer la temporalité  et la topographie de la chose. Attention, quand on passe de la narration au dialogue, le rythme doit changer !

Le sens

- "Le sens, le sens, le sens !" - "La sensation, la sensation, la sensation !" Ne pas se laisser avoir par la petite musique du texte, mais en trouver le sens, le déplier pour celui qui écoute, avoir le souci d'être compris. Faire sentir les différences d'atmosphère : dans une même phrase, il y a des chevaux fringants et du pain qu'on dépose dans le char. Il y a le vivant et l'objet, cela doit se ressentir dans la voix.  De même, "il fit claquer son fouet" doit être prononcé avec une énergie qui éclaire ce qui précède et ce qui suit. Attention à ne pas renforcer les adjectifs avant le nom, c'est le nom qui importe. Ne pas accélérer les subordonnées. Tout ce qui est apposition, épithétique, doit être mis en valeur au service du sens : "ses truies que je garde", "un de ses fins ouvrages tels qu'en font les déesses".
On a droit au contresens, mais on n'a pas droit à la neutralité. Même, comme le dit Brecht, le narrateur-lecteur peut avoir un point de vue moral sur ce qu'il dit.

Et enfin

Il ne faut pas avoir honte des moments poétiques, mais profiter de l'aurore au doigts roses, et de la brume du soir qui envahit dans les ruelles...
Enfin s'il ne peut pas avoir de silence entre deux lecteurs, il peut avoir des silences à l'intérieur des textes !

Invitation à Odyssée 2013


Voici l'invitation officielle à la lecture. A partager sans modération !

jeudi 25 avril 2013

Pot de bienvenue au Pavillon de Vendôme / 3 mai à 17h

Tous les participants à Odyssée 2013 sont conviés à un pot de bienvenue qui se déroulera dans les jardins du Pavillon de Vendôme, notre partenaire sur l'événement, le 3 mai à 17h. 






Nous pourrons y partager un verre avant de se rendre sur la place de l'Hôtel de Ville pour commencer la lecture à 18h sonnantes.

Le Pavillon de Vendôme nous offre également la possibilité de visiter son exposition Tisser des Liens dont la thématique est de circonstance, puisqu'elle est consacrée au mythe de Pénélope.

Alain Simon sur les ondes de Radio Zinzine

La dernière émission Le Mag de Radio Zinzine était consacrée à Odyssée 2013. Fabrice Eboli a interviewé le directeur artistique de l'événement, Alain Simon.
Le 3 mai, la lecture intégrale et ininterrompue de l'Odyssée sera retransmise en direct sur les ondes de Radio Zinzine (88.1).

Alain Simon sur Radio Zinzine


mardi 23 avril 2013

Interview d'Alain Simon / point d'étape

Dans cette vidéo, Alain Simon fait le point sur l'avancée de la préparation de l'événement Odyssée 2013. Il y détaille l'organisation du jour J (horaires, lieu de début, fonctionnement du relais, restauration, etc.) et donne des informations concernant la répétition générale 2 mai et les derniers ateliers de préparation à la lecture. Bon visionnage !



jeudi 18 avril 2013

Comment l'épopée vient à son public / Extrait de la postface de Philippe Jaccottet


Dans la postface de sa traduction de l’Odyssée*, Philippe Jaccottet expose le contexte de diffusion des œuvres d'Homère.


Homère lui-même nous dit comment l’épopée allait de son auteur à son public. Un chanteur, un aède, était attaché à la maison des seigneurs. Le banquet terminé, on le faisait parfois venir au milieu des convives et on lui demandait de chanter tel épisode de grande légende antique ou de l’histoire contemporaine. L’aède psalmodiait probablement en s’accompagnant d’un instrument à cordes, lyre ou cithare.
On sait également par Platon que les poèmes d’Homère, de son temps, étaient non plus chantés ou psalmodiés par des aèdes, mais déclamés par des rhapsodes, avec toutes les ressources de l’art de la diction ; dans un de ses dialogues, il a mis en scène un de ces jeunes déclamateurs, qui déclare notamment à Socrate : ‘Pour moi, quand je débite quelque passage pathétique, mes yeux s’emplissent de larmes ; si c’est un endroit effrayant ou étrange, d’effroi mes cheveux se lèvent tout droits et mon cœur se met à battre’.

L’épopée n’était plus alors le privilège des seigneurs, mais l’ornement des grandes cérémonies publiques. Et voici une première certitude : que la poésie épique fut d’abord, comme partout d’ailleurs, une poésie orale.


Philippe Jaccottet conclut un peu plus loin :

Il faut écouter, plutôt que lire, ainsi qu’on le faisait aux origines de l’épopée. Par la lecture à haute voix, le texte retrouve sa lenteur nécessaire, son mouvement, quelque chose de sa résonance.

Je suis convaincu que l’on peut lire l’Odyssée tout entière sans le secours d’aucune note et sans rien savoir de l’épopée que ce que je viens d’en dire. Rien n’est plus simple que cette fable du soldat que sépare du retour, et de sa femme, la volonté hostile des dieux.

* L’Odyssée d'Homère, traduction de Philippe Jaccottet, Éditions La Découverte/Poche, 2004.

mercredi 17 avril 2013

Les Ateliers de préparation vus par Nicole Esquieu

Nicole Esquieu, qui a assisté à tous les Ateliers de préparation à la lecture animés par Alain Simon, nous propose un résumé de ce qui s'y est passé :


Troisième atelier public au Théâtre des Ateliers / le passage de relais


Cet atelier est consacré au passage du relais entre deux lecteurs, et aux problèmes qui se posent. L’essentiel étant de maintenir le flux de la parole, il ne faut pas de chute dans le moment de la lecture, et celui qui arrive doit créer la  dynamique de celui qui s’en va. « On ne renonce jamais à rien, on substitue une chose à une autre » rappelle Alain Simon. Il faut que celui qui se prépare à prendre le relais écoute bien celui qui le précède, de façon à ne pas fusionner en rythme et en hauteur de voix, car il faut à tout prix éviter la fusion qui aplatit la lecture. C’est au contraire la différence entre les lecteurs, leur voix, leur personnalité qui en fera toute la richesse. Il faut aussi que celui qui s’en va garde son énergie jusqu'au bout, qu’il ne manifeste pas qu’il en a fini avec son texte.


Quatrième atelier public au Théâtre des Ateliers / présence des musiciens


A cet atelier sont présents les trois musiciens qui soutiendront toute la nuit la lecture : Jean-Luc Anton, saxophone, Christophe Paturet, piano et Daniele Schön, violoncelle. D’emblée Alain Simon prévient : la musique est là pour donner un flux et soutenir la lecture. Le lecteur doit rester intègre dans son univers, ne pas se laisser perturber par les incidents extérieurs : mobylette,cris de fêtards etc, ni par la musique qui est une perturbation positive. La musique est pour celui qui écoute. Il y aura toujours sur place une adaptation du son pour que la voix reste présente par rapport aux instruments. La musique va donner un flux qui va permettre que les enchaînements ne soient pas un arrêt.
Recommandation : Le lecteur ne doit pas se laisser prendre par le rythme de la musique mais travailler son propre univers.



Au cours de l’atelier, on travaille également le passage de relais. A ceux qui se reprennent, Alain Simon dit   "jamais pardon", si on se trompe, ce n’est pas grave, il faut continuer. "Jamais pardon, sauf si c’est dans le texte !"; Il recommande aussi de ne pas faire de variations. Le premier, mot que l’on dit doit être notre programme, ce qui n’empêche pas d’être vivant à l’intérieur. Et surtout ne pas baisser la voix en fin de phrase ou en fin de texte, laisser ouvert.

Cinquième et dernier atelier public au Théâtre des Ateliers avant la générale du 2 mai


Les musiciens ne sont pas là, mais ils ont été enregistrés la dernière foiset l’on travaille avec l’enregistrement. Alain Simon rassure, le 3 mai, un technicien du son fera en sorte que la voix du lecteur ne soit pas couverte par la musique en amplifiant le micro et en l’adaptant au lecteur.
On travaille sur le différentiel qui est très important : pour éviter la monotonie et l’ennui, il faut démarrer différemment de celui qui termine, ne pas rentrer dans son rythme ni son timbre. Il faut éviter aussi de faire trop d’intervalles, qui posent problèmes, et ne pas construire son élocution sur sa respiration, il faut aller au bout de sa phrase, et aussi être convaincu de ce que l’on dit.
Alain Simon aborde le problème des noms propres de ces grecs qui ne nous sont pas familiers :  « Euriloque, Lampétie, Phaétouse, Périmède,  Scylla, Tirésias, Eumée ».. Ne pas les passer à la trappe, les dire comme si on les connaissait, ralentir pour bien les prononcer : la force de la diction les rend vivants. De même quand ils sont accompagnés d’un épithète -Ulysse, l’Endurant,-  le faire ressortir pour le faire exister.

Ensuite, Alain Simon propose des exercices de topographie :  pour donner aux mots leur propre son, il faut les replacer dans un espace. Montrer.  Faire bouger son corps, même subtilement : donner et prendre ne se disent pas pareil. Hisser une voile et mouiller une ancre, ce n’est pas la même chose. S’essayer à dire le texte en désignant du bras, de la main, de l’épaule, les lieux, les parties du corps dont on parle. Donner une couleur différente dans les énumérations : un char et des mules n’ont pas la même vitalité, l’un est un objet, les autres sont vivants.


Une harangue, un discours sur l’agora : si on met en place une couleur, et il lui faut la garder suffisamment longtemps, ne pas l’abandonner. Penser à un discours d’homme politique, à qui il s’adresse dans la salle et pas de la même manière pour tout le monde, et continuer jusqu’au bout sans laisser retomber l’énergie.
En fin d’atelier, avant de se séparer jusqu’au 2 mai, la veille de l’événement, Alain Simon redit que chacun a son texte comme un petit champs à labourer. Il y a infiniment d’informations à gérer, le rythme, le ton, l’énergie, dire les noms propres. Il conseille de souligner sur le texte les mots importants, de calibrer les groupes de mots, d’assumer les noms propres et les faire exister…



Résumé des 24 chants de l’Odyssée


François Renucci est professeur de Lettres au lycée Vauvenargues d'Aix-en-Provence et grand lecteur de l'Odyssée. Grâce à son impulsion, ses élèves vont faire partie de la chaîne des lecteurs-diseurs du 3 mai. François Renucci nous propose ici un résumé, chant par chant, de l'Odyssée.


Chant I :
Le Poète en appelle à la muse.
Zeus décide du retour d’Ulysse dans sa patrie.
Athéna conseille à Télémaque de partir enquêter sur son père.
Pénélope est émue par le chant de l’aède qui évoque la guerre de Troie.
Les prétendants, insolents, s’inquiètent. Télémaque médite, toute la nuit.

Chant II :
Duel en paroles entre Télémaque et Antinoos, le chef des prétendants.
Télémaque annonce son projet de voyage. Refus des prétendants.
Athéna encourage, au bord de la mer, Télémaque.
Secrètement, Télémaque embarque, avec Athéna.

Chant III :
Télémaque et Athéna arrivent à Pylos.
Nestor raconte la guerre de Troie, et la mort d’Agamemnon à son retour, mais ne sait rien à propos d’Ulysse.
Il conseille à Télémaque d’interroger Ménélas, à Sparte.
Pisistrate, le fils de Nestor, accompagne Télémaque.

Chant IV :
Télémaque chez Ménélas verse une larme et se fait reconnaître.
Ménélas et son épouse Hélène racontent la guerre de Troie.
Ménélas raconte son « odyssée » personnelle et révèle qu’Ulysse est vivant.
Les prétendants, à Ithaque, préparent le meurtre de Télémaque.
Pénélope, désespérée, est réconfortée par Athéna.

Chant V :
Calypso reçoit par Hermès l’ordre des dieux de libérer Ulysse.
Poséidon cherche à noyer Ulysse dans une tempête.
Leucothée sauve Ulysse qui s’échoue à l’embouchure d’un fleuve, chez les Phéaciens.

Chant VI :
Athéna pousse Nausicaa, la fille du roi des Phéaciens, à la rencontre d’Ulysse.
Elle joue à la balle avec ses amies, Ulysse s’éveille, nu.
Nausicaa le fait habiller et l’invite au palais.
Ulysse attend dans un bois sacré, et implore Athéna.

Chant VII :
Athéna conduit Ulysse jusqu’au palais d’Alcinoos, le roi des Phéaciens.
Ulysse admire ce palais merveilleux.
Il raconte à Arété, la reine, les circonstances de son arrivée.

Chant VIII :
Un aède phéacien chante la querelle d’Achille et d’Ulysse, qui s’émeut.
Concours sportif, Ulysse lance un disque plus loin que tout le monde.
L’aède chante les amours d’Arès et d’Aphrodite.
On prépare le départ et les cadeaux d’Ulysse.
Ulysse demande le récit du cheval de bois, à Troie, et révèle enfin son identité.

Chant IX :
Ulysse raconte aux Phéaciens ses aventures depuis son départ de Troie :
Les Cicones, les Lotophages, les Cyclopes.
Dans la grotte, les cruautés de Polyphème.

Chant X :
Ulysse raconte aux Phéaciens ses aventures depuis son départ de Troie :
Chez Eole, les Lestrygons, Chez Circé.
Dans le palais, les sortilèges de Circé.
Indications de Circé pour aller chez les morts.

Chant XI :
Ulysse raconte aux Phéaciens ses aventures depuis son départ de Troie :
Au pays cimmérien, chez les morts.
Ulysse repousse sa mère, écoute Tirésias qui lui indique comment rentrer chez lui.
Ulysse s’entretient avec sa mère, Achille, puis une foule d’âmes se presse.

Chant XII :
Ulysse raconte aux Phéaciens ses aventures depuis son départ de Troie :
Circé prévient Ulysse de la suite de ses épreuves :
Les Sirènes, Charybde et Scylla, l’île du Soleil.
Une tempête, enfin, et Ulysse, seul rescapé, arrive chez Calypso.

Chant XIII :
Le navire magique des Phéaciens transporte Ulysse endormi à Ithaque.
Poséidon se venge des Phéaciens.
Athéna révèle à Ulysse qu’il est de retour chez lui. Joie d’Ulysse.
Il prépare avec la déesse sa vengeance contre les prétendants.
Ulysse est désormais déguisé en mendiant.

Chant XIV :
Ulysse arrive chez son porcher Eumée qui ne croit plus au retour d’Ulysse.
Ulysse se fait passer pour un noble Crétois revenu de Troie.
La nuit est froide, Eumée offre une de ses capes au mendiant.

Chant XV :
Athéna engage Télémaque à quitter Sparte pour Ithaque.
Télémaque ne s’arrête pas chez Nestor, et embarque le devin Théoclymène.
Eumée donne à Ulysse des nouvelles de son père, Laërte et de sa mère.
Télémaque débarque à Ithaque et se dirige chez Eumée.

Chant XVI :
Télémaque demande qui est ce mendiant. Athéna le fait reconnaître par son fils. Emotion.
Ulysse et Télémaque préparent la vengeance contre les prétendants.
Les prétendants sont consternés par la nouvelle du retour de Télémaque.
Pénélope blâme les prétendants.
Ulysse, déguisé en mendiant, mange avec Eumée et Télémaque.

Chant XVII :
Télémaque retrouve le palais, Pénélope et Euryclée, la vieille servante.
Théoclymène prédit publiquement le retour d’Ulysse.
Ulysse, en allant au palais, subit les insultes de Mélanthée, un chevrier.
Argos, le vieux chien d’Ulysse, meurt en reconnaissant son maître.
Ulysse est maltraité par Antinoos.
Pénélope veut interroger le mendiant qui lui indique d’attendre le coucher du soleil.

Chant XVIII :
Une bagarre éclate entre Iros, le mendiant attitré du palais, et Ulysse, qui a le dessus.
Poussée par Athéna, Pénélope descend reprocher aux prétendants leur attitude.
Ulysse admire Pénélope.
Ulysse subit l’insulte de Mélantho, servante, sœur de Mélanthée, puis celle du prétendant Eurymaque.

Chant XIX :
Ulysse et Télémaque cachent les armes du palais.
Pénélope interroge Ulysse, toujours déguisé en mendiant.
Euryclée lave les pieds d’Ulysse, et le reconnaît grâce à une ancienne cicatrice. Ulysse lui demande de se taire.
Pénélope raconte un rêve, le mendiant y lit le retour d’Ulysse.
Pénélope prévoit de proposer l’épreuve de l’arc aux prétendants.

Chant XX :
Ulysse est en colère en voyant les servantes infidèles. Athéna l’apaise.
Pénélope se réveille la nuit et appelle la mort.
A l’aube, jour de la fête d’Apollon, Zeus envoie un signe favorable à Ulysse.
Les prétendants renoncent au meurtre de Télémaque.
Ulysse subit de nouveaux affronts. Théoclymène prédit une fin douloureuse aux prétendants.

Chant XXI :
Pénélope présente l’arc d’Ulysse aux candidats à l’épreuve de l’arc.
Le mendiant fait signe à Télémaque de renoncer. Les prétendants échouent.
Ulysse se fait reconnaître du porcher Eumée et de Philétios, le bouvier.
Antinoos ne veut pas tenter l’épreuve de l’arc.
Eumée donne l’arc au mendiant. Les portes de la salle sont fermées.
Ulysse réussit l’épreuve de l’arc et menace les prétendants.

Chant XXII :
Ulysse révèle son identité à tous et tue Antinoos et Eurymaque.
Le combat commence. Mélanthée est fait prisonnier.
Athéna influe sur la bataille. Ulysse n’épargne personne, sauf Phémios et Médon.
Ulysse oblige les servantes à nettoyer la salle et les fait pendre.
Mélanthée est affreusement mutilé.
Le palais est purifié.

Chant XXIII :
Pénélope est prévenue de la nouvelle du retour d’Ulysse, mais n’y croit pas.
Une fausse fête est organisée afin de retarder la nouvelle de la mort des prétendants.
Pénélope interroge Ulysse sur le secret de fabrication de leur lit.
Ils passent une nuit d’amour et se content leurs malheurs.
Au matin, Ulysse quitte le palais pour le jardin de son père, Laërte.

Chant XXIV :
Les âmes des prétendants descendent aux Enfers et y racontent comment ils sont morts.
Ulysse se fait reconnaître par son père.
Le père d’Antinoos veut venger la mort de son fils et des autres prétendants.
Zeus réclame à Athéna de ramener la paix à Ithaque.
Ulysse est prêt à se battre mais Athéna instaure un durable traité.



mercredi 10 avril 2013

Extraits d'un Atelier Public

Voici quelques extraits filmés au Théâtre des Ateliers lors d'un atelier public. Alain Simon y dévoile les techniques de la lecture à haute voix et du passage de relais dans une ambiance pleine de bonne humeur.


Improvisation musicale et chorégraphique


Voici une séance de travail autour de la création musicale et chorégraphique qui soutiendront la chaîne des lecteurs qui s'est déroulée au Théâtre des Ateliers le 2 avril dernier.
Vous pourrez y entendre les improvisations de Jean-Luc Anton au saxophone, Christophe Paturet au piano, et Daniele Schön au violoncelle ; vous y verrez également les propositions chorégraphiques de Bernard Menaut.

mardi 9 avril 2013

Dimitris Dimitriadis parle de l'Odyssée d'Homère


Dimitris Dimitriadis est l'auteur associé à la promotion 2012-2013 de "La Compagnie d'entraînement" du Théâtre des Ateliers. Auteur dramatique, poète et traducteur grec, il est notamment l'auteur de la pièce Le Prix de la révolte au marché noir montée par Patrice Chéreau en 1968 et d'une trilogie intitulée l'Homériade publiée par Les Solitaires intempestifs en 2009.
Dimitris Dimitriadis a quitté pour quelques jours sa ville natale de Thessalonique pour la France, où les élèves de "La Compagnie d'entraînement" du Théâtre des Ateliers lui ont présenté leur travail inspiré de ses œuvres.
Lors d'une interview accordée à Alain Simon,  il a eu la gentillesse de nous apporter son éclairage sur ce texte fondateur qu'est l'Odyssée d'Homère.


mardi 19 mars 2013

Premier atelier de préparation à la lecture

Le premier atelier de préparation à la lecture de l'Odyssée d'Homère a été un franc succès. Plus de soixante personnes se sont données rendez-vous au Théâtre des Ateliers mardi dernier, toutes prêtes à s'essayer à la lecture à haute voix en public.

Les lecteurs au Théâtre des Ateliers
Alain Simon, le directeur artistique du projet, a commencé par expliquer comment il entendait préparer la performance du 3 mai et ce qu'il attendait des lecteurs-diseurs. Ceux-ci seront surélevés sur un dispositif scénique en forme de proue de bateau, sonorisés et accompagnés par des musiciens. Les ateliers de préparation leur permettront, entre autres, de se familiariser avec le micro et le soutien musical.

Alain Simon commente l'exercie
Une quinzaine de personnes a pu essayer de lire une page de l'Odyssée sur le plateau. Alain Simon a commenté chaque passage avec humour, toujours de manière positive, ce qui rend l'exercice passionnant, tant pour le lecteur que pour l'auditoire.



jeudi 28 février 2013

Contribution de François Renucci, professeur au lycée Vauvenargues

François Renucci est professeur de Lettres au lycée Vauvenargues d'Aix-en-Provence et grand lecteur de l'Odyssée. Grâce à son impulsion, ses élèves vont faire partie de la chaîne des lecteurs-diseurs du 3 mai. Alain Simon, à l'occasion d'une intervention qu'il a effectuée dans sa classe, a beaucoup apprécié la manière dont il a présenté l'Odyssée à ses élèves. François Renucci a accepté de nous livrer son analyse, que voici :

Deux flèches : le retour du Roi

L’Odyssée, on ne peut pas dire le contraire, c’est d’abord et avant tout l’histoire du « retour d’Ulysse » dans son royaume d’Ithaque. Le premier chant commence sur la décision de Zeus de faire revenir enfin chez lui le dernier des chefs grecs partis à la guerre de Troie (guerre dont il est souvent question dans L’Odyssée). Avant d’être un homme aventureux - cet homme curieux de tout, qui s’attardera notamment chez certaines femmes (Circé, Calypso) - Ulysse est un roi. Il est le roi d’une petite île, Ithaque, et tout le monde l’attend (sa femme Pénélope, son fils Télémaque, son père Laërte, les gens de sa maison qui lui sont restés fidèles et qui, tous, supportent amèrement les comportements des prétendants et des domestiques infidèles). Ulysse est un roi et un chef de guerre : une fois rentré chez lui, il tue, il massacre, il se montre  impitoyable.

Ainsi, les deux premières flèches qu’il tire (XXI, 420 et XXII, 15) sont l’acte majeur de l’histoire. Avec la première, il remporte le concours de tir à l’arc (contre toute attente, puisqu’il est déguisé en mendiant) et tue avec la seconde le chef des prétendants, le plus insolent et insupportable d’entre eux, Antinoos. Fort de l’effet de surprise (les autres prétendants croyant même que le « mendiant » a tué Antinoos par maladresse !) et à partir de ce moment, l’histoire est finie : Ulysse se révèle à tous dans sa vraie identité, il redevient le roi guerrier, armé de son arc extraordinaire (lui seul a été capable de tirer la corde) et il accomplit sa vengeance (annoncée tout au long des vingt-quatre chants) de façon implacable (c’est un bain de sang, augmenté de la pendaison des servantes infidèles et de la mutilation horrible de Mélanthée).

Certes Ulysse est aussi celui qui souffre, qui pleure, qui rêve de revenir sur son île natale, qui perd tous ses compagnons, qui manque plusieurs fois de mourir, qui est plein d’angoisse, qui doit subir des humiliations terribles… Mais celui qui souffre est un roi, et sa vengeance est terrible.

Télémaque : le fils comme le père ?

L’Odyssée, c’est aussi et beaucoup l’histoire d’un fils qui veut et doit ressembler à son père. On appelle « Télémachie » les quatre premiers chants de cette épopée, car ils racontent comment Télémaque va effectuer lui aussi un voyage hors d’Ithaque, contre l’avis des prétendants, vers Pylos et Sparte, pour interroger des anciens de la guerre de Troie, Nestor et Ménélas, sur le sort de son père. Le fils, qui n’a connu ni la guerre ni son père (parti alors qu’il venait de naître), ne sait pas se battre. Il a peur de se confronter aux prétendants et d’en sortir humilié. Heureusement Athéna est là pour l’encourager. Et c’est auprès des anciens combattants que sont Nestor et Ménélas qu’il va faire ses armes, et se faire « reconnaître », physiquement et moralement, comme le fils d’Ulysse. Nestor et Ménélas (et Hélène, l’épouse de Ménélas) lui racontent leurs aventures ; deux rois et une reine, donc, l’informent de ce qu’ils furent, et de ce que son père fut, dans les moments les plus périlleux. Ménélas, notamment, ressemble beaucoup à Ulysse : empêché de rentrer chez lui à cause des Dieux, devant faire un voyage dangereux, mis à l’épreuve face au dieu marin Protée (lié à Poséidon), etc. Ainsi Télémaque sortira grandi de cette expérience, il ne sera plus un petit enfant, des figures paternelles et divines l’auront conduit vers un âge de maturité.

Télémaque prendra sa part de risques – d’ailleurs, à la fin du chant IV, les prétendants l’attendent au retour pour l’assassiner – et c’est avec son père qu’il préparera et accomplira la vengeance.

L’ordre ou le chaos

Pourquoi raconte-t-on si souvent l’histoire d’Agamemnon tué par Egisthe dans L’Odyssée ? C’est même la première histoire à laquelle pense Zeus au début du chant I. Zeus pense que les hommes sont des ingrats : ils accablent les Dieux alors qu’ils sont responsables de leurs débordements et qu’ils n’écoutent pas les avertissements divins. Ainsi d’Egisthe qui n’écouta pas les avertissements portés par Hermès : Egisthe a commis deux crimes, prendre la femme d’Agamemnon en son absence (autre chef grec, le chef des chefs, dirigeant l’expédition contre Troie) puis assassiner Agamemnon à son retour. Egisthe sera ensuite tué par Oreste, le fils d’Agamemnon.

Cette histoire peut sembler servir de contre-modèle à celle d’Ulysse : c’est l’histoire d’un retour raté, mal préparé, le roi Agamemnon ne se sera pas assez méfié, au contraire d’Ulysse qui reviendra masqué (en mendiant) et qui cherchera d’abord à s’assurer de la fidélité de chacun, avant de se dévoiler et de reprendre sa place. En effet, comment peut-on savoir comment l’on sera accueilli après 20 ans d’absence ?

C’est le moment de dire que L’Odyssée contient bien d’autres histoires secondaires, et notamment des épisodes de la guerre de Troie. Et l’art du conteur les lie ensemble par un système d’échos, de contrastes, d’annonces, système qui est un des charmes de l’ouvrage.

Les Dieux dans la guerre froide

Athéna est merveilleuse, elle se démène pour faire réussir Ulysse ; Poséidon est en colère contre Ulysse depuis qu’il a aveuglé son fils Polyphème, le cyclope ; Zeus a-t-il oublié Ulysse ? Les trois dieux principaux, nommés dès le chant I, interviennent constamment dans l’histoire des pauvres mortels, mais c’est bien Athéna qui est le personnage le plus important. Elle est certainement amoureuse d’Ulysse ! Elle convainc Zeus de se souvenir du malheureux Ulysse, elle se métamorphose tout le temps, elle envoie des fantômes, elle soutient Télémaque et Pénélope, elle prend la parole, elle affrète un bateau et elle suspend même le temps… La figure de Poséidon est moins forte, c’est d’ailleurs durant son absence, au début du chant I, que Zeus prend la décision irrévocable de faire revenir Ulysse chez lui.

Athéna et Poséidon s’opposent donc, mais à distance, indirectement. Les Phéaciens, notamment, en feront les frais, et tous les compagnons d’Ulysse.

De l’hospitalité

Les voyages - d’Ulysse ou de Télémaque - sont toujours périlleux : l’autre que l’on rencontre sera-t-il hospitalier ou non ?

Chez les Phéaciens, Ulysse raconte ses aventures depuis son départ de Troie jusqu’à son arrivée chez Calypso (où il passera sept ans, tout de même). Quand nous évoquons  L’Odyssée, ce sont de ces aventures-là que nous parlons d’abord et qui sont passées dans notre mémoire collective (pas besoin d’avoir lu l’ouvrage pour les connaître) :12 rencontres souvent très dangereuses – les Cicones, les Lotophages, les Cyclopes, les Sirènes, Charybde et Scylla, les Lestrygons, les bœufs de l’île du Soleil – ou utiles – chez Eole par deux fois, chez Circé par deux fois aussi, aux Enfers. Et 5 tempêtes. Le tout raconté en quatre chants (chants IX à XII). Ces rencontres-là mettent souvent en scène l’absence d’hospitalité, valeur fondamentale. En effet l’étranger doit être accueilli (nourri, logé) avant même qu’on lui  demande son identité. Ainsi font les hommes, ce qui les distingue des brutes sauvages. Et puis, on ne sait jamais, l’étranger peut être un dieu déguisé, et alors malheur à l’hôte qui ne l’aura pas bien accueilli…

Il est frappant de penser que L’Odyssée est souvent « réduite » dans notre esprit à ces aventures terribles, qui n’occupent en fait qu’un sixième du total (4 chants sur 24). En fait, L’Odyssée se déroule très majoritairement à Ithaque… (notamment dans les premiers chants de la « Télémachie », et tout le temps entre les chants XIII et XXIV).

Mais les épisodes qui se déroulent dans l’île du roi Ulysse forment eux aussi une odyssée, un voyage périlleux mais un voyage chez soi, puisque le « chez soi » est devenu inhospitalier, le palais est envahi par des prétendants aux comportements sauvages. Après les errances pour arriver jusqu’à Ithaque, Ulysse doit subir des errances tout aussi dangereuses dans son propre pays et user des même stratagèmes pour faire face à la sauvagerie (changer d’identité, subir sans rien dire, ruser, puis tuer).

Du mensonge et des plaisirs

« Dis-moi la vérité… Je te répondrai en toute franchise », la formule est si souvent répétée qu’elle signale en retour combien la parole peut manquer de sincérité et de vérité… Il y a beaucoup d’action (comme dans un film d’action) dans L’Odyssée mais aussi beaucoup de discussions (un peu comme dans Django unchained, de Quentin Tarantino). Mais ces moments de discussion ne sont pas des moments plats dans la narration. Les personnages se parlent longuement certes, parfois de façon répétitive, mais ils transmettent surtout des émotions et préparent les actions futures : ils se complimentent, argumentent, se disputent, s’insultent, se racontent leurs vies. Les personnages se mentent aussi, parfois pour la bonne cause. La parole est donc un charme et une arme. D’où la nécessité des épreuves et des signes (divins ou humains) pour être sûr des intentions de l’autre en face de soi… D’où parfois aussi un plaisir certain à mentir, pour faire durer le plaisir paradoxal de l’attente (ainsi des retrouvailles entre Ulysse, le fils, et Laërte, le père). Parole et action sont donc intimement liées.

L’une des plus belles parmi ces discussions est elle aussi à la fois action et parole. Elle n’est certes pas offerte en discours direct mais elle prolonge une action qu’Ulysse n’avait pu accomplir depuis vingt ans et dont Télémaque est le fruit : une nuit d’amour avec Pénélope. C’est dans le chant XXIII, le magnifique chant des retrouvailles des deux amoureux : vers 302-305, Pénélope raconte à Ulysse les malheurs qu’elle a subis en son absence (oui, quatre vers, cela paraît un peu court), vers 306-341, Ulysse raconte à Pénélope un résumé des chants IX à XII. Mais ce qui est très beau, ce sont les deux vers (300 et 301) qui introduisent ces doux propos sur l’oreiller :

« Lorsqu’ils eurent joui des plaisirs de l’amour,
ils s’adonnèrent aux plaisirs de la parole. »

L’Odyssée nous comble, qui, parmi toutes ces horreurs et ces angoisses, nous invite à ces multiples plaisirs.